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Il est un spécialiste de l'histoire de l'éducation et de l'histoire de l'Église catholique au siècle des Lumières.
Jean de Viguerie est le fils de l'ingénieur Nicolas de Viguerie, fonctionnaire au sein de l'institution qui deviendra bientôt l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Sa famille — profondément catholique — appartient à la noblesse française et entretient une proximité intellectuelle avec le maurrassisme. Dans ses mémoires, Viguerie rappelle notamment l'admiration de sa famille pour le pape anti-moderniste Pie X et le rejet par ses parents du pangermanisme autant que du « paganisme hitlérien ». En 1938, lors de la visite d'Adolf Hitler à Rome, où elle vit, sa famille s'installe même temporairement à Florence pour éviter les rassemblements pro-nazis de la capitale.
Après avoir soutenu son diplôme d'études supérieures en 1956, Jean de Viguerie obtient l'agrégation d'histoire en 1959, et effectue son service militaire en Algérie en 1961-1962. Il est alors employé par l'armée française « à enseigner à de jeunes Maghrébins des bidonvilles d'Alger ».
Il est docteur d'État en 1973. Sa thèse porte sur les prêtres de la doctrine chrétienne. Selon Raymond Darricau, elle constitue « un progrès énorme dans notre connaissance du mouvement philosophique de l'époque moderne ».
Il devient doyen[Quand ?] de la faculté des lettres de l'université d'Angers,.
Ses travaux portent notamment sur l'histoire de l'éducation et de l'Église au siècle des Lumières. Il a également contribué au Livre noir de la Révolution française en 2008.
En 1995, il intègre également le Conseil d'études hispaniques Philippe II — sur invitation de son président, le juriste et philosophe Miguel Ayuso — et contribue activement à sa revue, Verbo, jusqu'au début du XXIe siècle.
Professeur émérite de l'université Lille-III, il est membre de l'Académie des jeux floraux. Il anime également la Société française d'histoire des idées et d'histoire religieuse.
Comme il l'explique lui-même dans ses mémoires, Itinéraire d’un historien (2000), Jean de Viguerie refuse, tout au long de sa carrière, les « dogmes du structuralisme et du sociologisme » qui dominent l'enseignement de l'histoire en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Viguerie, lui, s'intéresse « à la formation des intelligences, à l'étude des croyances et des mentalités, à l'influence des idées sur le cours des événements ». L'ensemble de son œuvre est consacrée à l'intelligence chrétienne, mais aussi à la crise de l'intelligence qui marque le monde occidental à partir de la rupture du « dialogue nécessaire » entre la foi et la raison au XVIIe siècle. C'est ainsi qu'il publia nombre d'études consacrées à l'histoire de l'éducation, dans le prolongement de sa thèse, comme L'Église et l'éducation (2001), Les Pédagogues (2011) ou La Dégradation de l'école en France (2020), ainsi que plusieurs ouvrages sur le XVIIIe siècle comme Le catholicisme des Français de l'Ancienne France (1988), Christianisme et Révolution (1986), Histoire et Dictionnaire du temps des Lumières (1995), Louis XVI, le Roi bienfaisant (2003) ou encore Le Sacrifice du soir (2010), qui sert de référence principale aux travaux de la commission historique pour la cause de béatification de la princesse Élisabeth de France.
Pour l'historien du droit Philippe Pichot-Bravard, « Jean de Viguerie avait aussi entrepris de décortiquer les principaux mythes de notre vie institutionnelle ». Selon lui, Les Deux Patries (1998) est l'un de ses chefs-d'œuvre. Dans ce livre, Viguerie oppose les deux conceptions de la patrie, « d'une part, la terre des pères, fondée sur l'enracinement et les vertus morales, d'autre part, la patrie révolutionnaire, fondée sur l'adhésion aux idées de la Révolution, idole à laquelle sont dressés des autels ». À travers cet essai, Viguerie démontre aussi que « l'idolâtrie de la patrie révolutionnaire [a] abîmé, ruiné et saigné la France », notamment via les Première et Seconde Guerres mondiales. Ce maître ouvrage fut suivi d'une Histoire du citoyen (2014), « qui est le ressortissant de ladite patrie révolutionnaire ». Le troisième volet du triptyque, inachevé à la mort de l'auteur, devait porter sur la République. D'après Philippe Pichot-Bravard, « longtemps, ces livres resteront les références incontournables de ceux qui cherchent à comprendre le combat des idées et la crise de l'intelligence que traverse le monde occidental depuis la révolution cartésienne du XVIIe siècle ».
En 1973, il intègre comme vice-président le comité directeur du Centre d'études politiques et civiques pour lequel il a été conférencier en 1968. En 1992, il devient membre du conseil scientifique du Front national (FN).
Il a présidé l'association Magnificat.
Jean de Viguerie est un homme profondément catholique. Pour Philippe Pichot-Bravard, « la foi irriguait toute la vie de Jean de Viguerie et nourrissait sa vie de professeur, [mais] cette foi publiquement assumée l'exposa à de multiples avanies, à un certain isolement ». C'est notamment à cette foi traditionnelle — associée à son refus du marxisme — que Philippe Pichot-Bravard attribue le refus de la Sorbonne, où Viguerie devait enseigner, d'accueillir ce dernier en son sein.
Proche de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, Viguerie rédige la Déclaration des trente universitaires catholiques du , notamment signée par Guy Augé, Yvonne Bongert, Jean-Pierre Brancourt, Jean Barbey, Marguerite Boulet-Sautel, Marcel De Corte, Hubert Guillotel, Roland Mousnier ou encore Georges Soutou. Dans cette déclaration, lesdits universitaires rappellent « la communion de pensée qui les unit à Mgr Lefebvre », leur profond regret du « mépris affiché par tant de clercs pour la culture gréco-latine » et « que de nombreux prêtres et la plupart des évêques n'enseignent plus aux chrétiens ce qu'il faut croire pour être sauvé ». Enfin, ils « espèrent en une renaissance de l'Église » et demandent « au pape l'entière justice pour le peuple fidèle ». La déclaration est publiée intégralement dans Le Monde du , puis dans L'Aurore du et, de façon partielle, dans Le Figaro du . Viguerie renouvelle publiquement cet engagement en 2005, lors d'une conférence intitulée L'année 1976 de Mgr Lefebvre, donnée dans le cadre des Journées de la Tradition à Villepreux, dans les Yvelines : « je signerais encore aujourd’hui ce texte des deux mains. Je regrette seulement de n'y avoir pas fait mention de la messe ».
Il fait par ailleurs partie des premiers contributeurs du journal Présent, fondé en 1982, et des chroniqueurs de L'Homme nouveau de 2012 à sa mort.
Jean de Viguerie meurt le à Montauban, aux côtés de sa fille Constance. Ses obsèques sont célébrées le suivant, par l'abbé Daniel Séguy, en l'église Saint-Barthélemy de Verlhac-Tescou, dans le Rouergue, où il est enterré.
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Source : Article Jean de Viguerie de WikipédiaContributeurs : voir la liste
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