Auteur : Pierre Miquel
livresAnnée : 2004Editeur : FAYARD FAIARDescription : Marseille, février 1915 : Sur la Canebière, Paul Raynal essaie de se frayer un chemin jusqu à son campement. Le petit gars de Septfonds en Quercy ignore tout de son avenir. Il imagine au pis un embarquement pour le Maghreb. Comment pourrait-il deviner avec son drôle de casque colonial fabriqué par son chapelier de père qu il est en route pour l enfer des Dardanelles, embringué dans la sanglante expédition navale décidée par Churchill contre les Turcs ' Quand il monte à bord du Biên Hoa , il ignore également que son sort est désormais lié à celui de trois compagnons de souffrance : Edmond Vigouroux, natif de Limoux, intégré dans les zouaves ; André Broennec, de la presqu île de Morgat, radio du cuirassé Bouvet ; le sergent-chef Emile Duguet, niçois et artilleur. Tous quatre ont des visages d enfants : quatre gamins de la France rurale, quatre fils de la république, quatre garçons attachés au pays natal. Ils n ont rien de guerrier mais ils vont à la guerre. Ils s apprêtent à découvrir, d un coup, la beauté des déserts et la fureur des combats, le rêve oriental et la soif sous des ciels de feu, l amour, la malaria, le naufrage en mer, la peur. C est un corps expéditionnaire à bout de forces qui rejoint la Royal Navy à Lemnos puis à Alexandrie. Au Caire, tenus à l écart de la stratégie conçue par sir Ian Hamilton, les officiers français tentent en vain d obtenir des informations et se laissent envoûter par les délices de la vie nocturne. Le dancing du Sheperd s Hotel voit défiler le ban et l arrière-ban : Rockfeller qui a l il sur la manne pétrolière, les marchands d armes de tout poil, les négociants de coton venus vendre leur récolte aux Allemands pour fabriquer la poudre à canon, la sublime cantatrice Lucia Signorelli espionne à ses heures, Richard Barlett arrogant reporter pour le Sunday Times, ou Lawrence d Arabie. Les dés ont roulé, pour Paul Raynal et ses copains, et la guerre d Orient aura bien lieu : une barbarie moderne où ces enfants qu on dit soldats n ont plus qu à tomber sous la bataille, sans savoir pourquoi ni sous quel drapeau.