De mémoire n° 1 : I : Les jours du début, un automne 1970 à Toulouse
livres
Année : 2007
Auteur : Jean-Marc Rouillan
Editeur : AGONE AGON
Description : Certains jours de bagarre, apparaissaient sur le campus de petites vieilles, un vol noir pareil à des étourneaux, toutes en deuil, avec de minuscules chapeaux de pailles et, sur les genoux, un sac à main de cuir verni. Cette fois-là, nous les découvrîmes près des anciennes arches du patio. Elles étaient cinq, assises sur un muret, serrées les unes contre les autres, cachant leur bouche et leur nez sous des mouchoirs au liseré de violette pour se protéger des gaz lacrymogènes. « Mesdames, ne restez pas là, vous voyez bien que c?est dangereux? » leur conseilla le bon La Carpe, appuyé négligemment sur un manche de pioche. « Merci mon petit, tu es bien agréable, mais tout ce tracas, vois-tu, ça nous occupe? » Nous partîmes en souriant du « ça nous occupe », persuadés d?avoir croisé les fameuses « mémés qui aiment la castagne » chantées par Nougaro. Dans ce premier volet « De mémoire », Jann-Marc Rouillan revient sur la fin de son adolescence, à Toulouse, en 1970. Les premiers amis, premières amours, premiers camarades, puis les premières armes ; mais aussi l?occasion de décrire une ville, une époque, des m?urs et des idéaux qui furent déterminants pour celui qui prendra bientôt le maquis contre la dictature franquiste.

De mémoire n° 2 : un jour de septembre 1973 à Barcelone : (2) : Le deuil de l'innocence
livres
Année : 2009
Auteur : Jean-Marc Rouillan
Editeur : AGONE AGON
Description : Le 17 septembre, en fin d?après-midi, dans le Nord, près de la frontière, la Guardia Civil a capturé des camarades. Nous n?en savons que ce qu?en ont dit la presse et quelques contacts. La fusillade n?aurait pas fait de morts. Deux auraient été pris? Depuis, nous prévoyons le pire. Près de l?aérateur, nos trois musettes sont alignées en rang d?oignons. Quelques munitions, des chargeurs de rechange, une ou deux liasses de billets de mille pesetas, des papiers, un paquet de cartes d?identité comme un jeu de tarot, un couteau, une boussole et les cartes d?état-major Alpina. Si nécessaire, nous partirons à pied par le maquis jusqu?au camp de base le plus proche. En cavalant, nous l?atteindrons dans la journée. Sur les chemins entre Barcelone et la Cerdagne, nous avons installé des caches avec des sacs de couchage plus la nourriture indispensable à quatre ou cinq jours de marche? Après les années d?insouciance à Toulouse, voici celles de la formation sous la dictature de Franco. Ici, la dernière journée en Espagne pour échapper à la souricière montée par la Guardia Civil.

Je regrette
livres
Année : 2016
Auteur : Jann-Marc Rouillan
Editeur : AGONE AGON
Description : « Je regrette d'être emprisonné pour délit d'opinion quand j'ai affirmé durant toute mon existence que seul l'acte donne leur véritable sens aux mots. Dans les Vers nouveaux, Rimbaud était bien plus explicite : ?De rage, sanglots de tout enfer renversant... Industriels, princes, sénats, périssez ! Puissance, justice, histoire, à bas ! ? J'aurais peut-être dû versifier mon propos ? Un de ces jours, il me faudra tout de même calculer (en jours de prison) le poids de chacun des mots qui provoqua les foudres de la justice. » Série d?aveux indéniables et de souvenirs carcéraux, politiques, amoureux, militants, littéraires, cinématographiques, révolutionnaires et enfantins enfin délivrée avec une bonne foi irréprochable par cet ancien membre du groupe Action directe, qui joue avec ce que ses juges attendent de lui. Écrits au printemps 2010 (sur le modèle du_ Je me souviens _de Pérec), alors qu'il venait de passer à Marseille sa première année en semi-liberté depuis vingt ans, ce texte a été revu pour son édition.

De mémoire n° 3 : 3 : la courte saison des Gari,Toulouse 1974
livres
Année : 2011
Auteur : Jean-Marc Rouillan
Editeur : AGONE AGON
Description : On expérimentait de nouvelles formes de lutte. Mais on ne partait pas de rien : nos racines venaient du vieux « guérillerisme » ibérique. On diffusait l?expérience acquise à Barcelone dans la lutte du MIL. Et en France, pour la première fois depuis la guerre d?Algérie, des militants révolutionnaires entraient dans la clandestinité les armes à la main. Ça n?était plus des théories sans pratiques véritables. La guérilla devenait l?arme de la lutte quotidienne. Faction incessante du sabotage et de la subversion. Sans aucun regret, on avait coupé les ponts avec la connivence et les bienséances bourgeoises. Ce troisième volume des mémoires du prisonnier politique Jean-Marc Rouillan revient sur le quotidien du groupe toulousain des GARI (Groupes d?action révolutionnaire internationalistes) en lutte contre la dictature de Franco. Au-delà d?un récit d?aventures picaresques et insouciantes qui s?étendent sur tout le territoire européen, on voit se dessiner le point de non-retour vers l?engagement dans la lutte armée.

Je hais les matins
livres
Année : 2001
Auteur : Jean-Marc Rouillan
Editeur : DENOEL
Description : «Voici plus de treize ans que je matricule en rond. J'ai beaucoup désappris. J'ai désappris la nuit. Il ne fait jamais nuit dans vos prisons. Nous sommes toujours sous les projecteurs au halo orangé, comme sur les autoroutes belges et les parkings de supermarché. J'ai désappris le silence. La prison ne connaît pas le silence. Il s'en écoule toujours une plainte, un cri, une rumeur.»Leader du groupe Action directe, Jean-Marc Rouillan a été arrêté en 1987 avec Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani. Il a été condamné à la prison à perpétuité après avoir été accusé d'une série d'attentats terroristes, dont l'assassinat de Georges Besse et du général Audran. Cette chronique, tenue à la centrale de Lannemezan, raconte le quotidien de sa vie carcérale au régime ultra-sévère tout en évoquant ses années de jeunesse en Espagne et en France.

Infinitif présent
livres
Année : 2020
Auteur : Jann-Marc Rouillan
Editeur : AGONE AGON
Description : « Les nouvelles frontières ne sont pas géographiques, ni naturelles. Elles sont économiques, politiques et culturelles. Elles isolent ceux qui 'uvrent au bon fonctionnement du système et ceux qui sont conscients de la nécessité de sa transformation radicale. Si cette conscience se transforme en actes de sécession, mêmes modestes, alors d'autres frontières sont activées. C'est le bannissement, la disparition dans la solitude, le dés'uvrement, la faim, le froid, la maladie, une forme ou une autre de mort sociale, qui est l'existence des surnuméraires de la société de consommation ' peu importe, du moment que la non-vie, comme la mort, est discrète. » Avec ce livre, JMarc Rouillan accomplit sa « conjugaison des temporalités pour obtenir une symbiose entre le quotidien pénitentiaire et le passé qui resurgit en imposant des présences viscérales au milieu de l'absence radicale ». C'est ainsi qu'il emprunte et relie presque tous les thèmes et les genres qu'il a déjà explorés : récits (plus ou moins théâtralisés) de l'univers carcéral, mémoires du militant tissés d'icônes révolutionnaire, souvenirs d'enfance, soliloques et analyses politiques. Infinitif présent est paru pour la première fois en 2010 dans une version tronquée. Cette nouvelle édition, révisée, en donne le texte intégral.