Pieds nus sur la terre sacréelivresAnnée : 1974Auteur : T. C. McLuhanEditeur : DENOELDescription : Pieds nus sur la terre sacrée rassemble des textes appartenant au patrimoine oral ou écrit des Indiens d'Amérique du Nord. Cette sélection se propose d'apporter des éclaircissements sur l'histoire des Indiens et de montrer la pérennité de leur civilisation. Le ton de ces écrits, classés par ordre chronologique, est tour à tour celui de la sagesse, du lyrisme, de l'éloquence ou de l'émotion profonde. Portrait de la nature et de la destinée indiennes, ils sont avant tout la preuve de la renaissance d'une civilisation authentiquement indienne. Cette anthologie tend à mettre en relief des traits caractéristiques de cette civilisation où les considérations politiques et historiques s'estompent au profit d'une harmonie de l'homme et de la nature, dans laquelle la terre devient une création sacrée. Voilà un domaine de l'expérience indienne qui peut entrer dans notre héritage commun. Attendu quelivresAnnée : 2020Auteur : Layli Long SoldierEditeur : EDITIONS ISABELLE SAUVAGE EDISION ISABEL SOVAJDescription : Attendu que est une réponse, mot après mot, à la résolution du Congrès d'avril 2009 qui formulait les excuses du gouvernement américain aux Indiens, qualifiée bien crânement de « réconciliation historique » mais passée inaperçue... et restée lettre morte. Layli Long Soldier interroge ici jusqu'à l'inanité même de la notion d'excuses : s'il est primordial que l'État fédéral reconnaisse ses actes envers les tribus indiennes, la « réparation » n'a jamais dépendu de lui, les Indiens, peuples souverains, n'ont pas besoin de réconciliation. D'ailleurs, ces excuses sont adressées en anglais et il n'existe pas de mot en langue indienne pour « excuse » ou « désolé », dit l'auteure... Et c'est bien la question de la langue qui est soulevée tout au long du livre : comment écrire dans la langue de l'occupant, parce que sa langue propre a été interdite, que de ce fait, « pauvre en langue », ne lui reste plus qu'à « secouer la morte » - comment « les mots précis [de la résolution] enclenchent les vitesses du poème en marche ».
Le livre est construit en deux parties. D'abord les « préoccupations » , qui sont celles de Layli Long Soldier dans sa « langagitude » , poèmes du quotidien qui impliquent tout du corps, traversé par la terre, la lumière, où elle dit l'enfance, l'amour, la maternité ou l'absence, l'Histoire au présent d'un peuple colonisé. Dans la seconde partie, Layli Long Soldier, calquant la résolution officielle, énonce ses propres déclarations préliminaires (toutes introduites par « Attendu que », citant et commentant régulièrement le texte original) et ses propres « résolutions » (le texte est ici intégralement repris mais de façon complètement détournée). Il en ressort une véritable dénonciation du texte de loi, ou précisément, comme le dit Layli Long Soldier, un « acte juridique à la première personne ». De façon incisive, littéralement frappante, la langue anglaise se retourne ainsi contre ce qu'elle représente par la force subversive de la poésie : « Attendu que met la table. La nappe. Les salières et les assiettes. [...] je suis amenée à répondre, attendu que, j'ai appris à exister et ce sans votre formalité, salières, assiettes, nappe. »