Gens de métier et révolutions : le langage du travail, de l'Ancien régime à 1848livresAnnée : 1983Auteur : William Hamilton SewellEditeur : AUBIER MONTAIGNE OBI MONTAINDescription : Lorsque, au printemps de 1848, le socialisme déferla de Paris sur la scène politique de l'Europe, ce fut un socialisme des ateliers et des rues, qui trouva son soutien principal chez les artisans et les gens de métier. A travers eux s'exprimait la tradition démocratique de la Révolution française, mais aussi, on l'oublie souvent, une très ancienne tradition d'organisation et de pensée corporative. Car, en abolissant les corporations, la Révolution n'avait pu modifier en profondeur des mentalités façonnées par un système vieux de plusieurs siècles.
L'histoire des gens de métier met en lumière l'importance inattendue de certaines continuités : dans les luttes qu'ils menèrent au XIXe siècle, leurs organisations restèrent corporatives, dans leur forme, leur vocabulaire ou leur manière d'être ; mais on voit apparaître aussi toute une série de transformations fondamentales : devenus subversifs, les thèmes et les sentiments qui, sous l'Ancien Régime, s'inscrivaient dans une société hiérarchique et privilégiée purent se prêter, entre les mains des socialistes ouvriers de 1848, à une tentative de révolution sociale.
Le "langage" dont il est ici question n'est pas seulement celui des textes, mais aussi celui des gestes, des coutumes d'atelier, des rituels et cérémonies, des règlements, des manifestations de rue, bref de tout ce qui représente le vécu quotidien de ce monde disparu. En même temps, pour le comprendre, il a été nécessaire de prendre en compte l'ensemble des changements politiques, économiques, juridiques, moraux ou religieux survenus entre l'ère prérévolutionnaire et 1848 : cette histoire de la conscience et de l'action ouvrières a donc voulu aller et venir constamment entre les expériences individuelles et les structures en mouvement d'une société en mutation. La barrière du combat ou Dernier grand assaut qui vient de se livrer entre les citoyens Mazzini, Ledru-Rollin, Louis Blanc, Étienne Cabet, Pierre Leroux, Martin Nadaud, Malarmet..livresAnnée : 2020Auteur : Ernest CoeurderoyEditeur : ATELIER DE CREATION LIBERTAIRE ATELI KREASION LIBERTAIRDescription : Ernest Coeurderoy (1825-1862), fils de médecin, devient médecin lui-même et est très proche des malades qu'il rencontre dans les hôpitaux, en particulier des femmes et des enfants. En 1848, il participe aux émeutes et soigne les blessés. On peut le qualifier de poète et anarchiste, tant l'ensemble de ses écrits, dont Hurrah !!! ou la Révolution par les Cosaques et Jours d'exil, sont emplis d'émotion et de besoin d'amour. Amour à recevoir, mais aussi à donner. D'indignation aussi, comme on le verra à la lecture de ce texte publié en 1852, contre l'injustice et l'arrogance des dominants... toujours d'actualité. Édition présentée et annotée par Alain Thévenet Épisodes des journées de juin 1848livresAnnée : 2008Auteur : François PardigonEditeur : LA FABRIQUE EDITIONS FABRIK EDISIONDescription :
«Du travail ou du plomb ! voilà le héraut d?armes. L?arène est ouverte et la Révolution est lancée. » François Pardigon est l?un des rares étudiants qui combattent avec les prolétaires anonymes lors des inoubliables journées de juin 1848. Étudiant en droit, il se retrouve «dans une barricade construite à un endroit resserré de la rue Saint-Jacques, contre un vieux bâtiment dépendant du lycée Louis-le-Grand, qui a servi à loger l?École normale à l?époque de sa fondation ». Il est fait prisonnier, on va le fusiller, on le conduit de prison en prison, et partout il entend le bruit des salves, des «nocturnes détonations»: «Qu?importe au victimé qu?il soit fusillé dans une cour ou sur les toits ?» Il se retrouve dans les caveaux des Tuileries et voit, de ses propres yeux, tirer dans le tas à travers les grilles, comme le fait le père Roque dans L?Éducation sentimentale. Il fait partie de la colonne de prisonniers massacrée par les feux croisés des gardes nationaux pendant la nuit, au Carrousel, « ce qui fit frémir toute l?Europe ». Et finalement, il s?en tire miraculeusement, parce qu?il est étudiant et non ouvrier, et il se retrouvera parmi les émigrés français à Londres, sous le Second Empire.
Un document rare, l?un de ceux qui font comprendre que les journées de juin 1848, grandes oubliées de l?historiographie contemporaine, parce qu?elles ont vu les «républicains» canonner les ouvriers, ont contribué à façonner la société où nous vivons. Lutèce : Lettres sur la vie politique, artistique et sociale de la FrancelivresAnnée : 2008Auteur : Heinrich HeineEditeur : LA FABRIQUE EDITIONS FABRIK EDISIONDescription : Poète, conteur, romancier, essayiste, Heinrich Heine (1797-1856) fut aussi l?un des journalistes les plus percutants du premier XIXe siècle. Allemand de naissance et Français d?adoption, aristocrate par goût et démocrate par principe, romantique et voltairien, libéral et monarchiste, Heine réunit en lui tous les contrastes, à l?image de son temps sur lequel il pose un regard critique et désenchanté. Son ouvrage Lutèce, publié en Allemagne en 1854 et en France l?année suivante, rassemble une sélection des 82 articles envoyés à La Gazette d?Augsbourg de 1840 à 1846. En dépit du succès immédiat que rencontrent ces chroniques dans les deux pays, le recueil n?a depuis jamais été réédité en France où l??uvre de Heine est longtemps demeurée méconnue. Les comptes-rendus réunis dans Lutèce brossent un tableau vivant de Paris, capitale culturelle de l?Europe où l?auteur passa près de la moitié de sa vie.
Ami des artistes les plus célèbres du siècle, familier des salles de concerts, des théâtres et des salons de peinture, le critique d?art à la plume acérée se double d?un observateur avisé de la vie politique et sociale de la France et plus largement de l?Europe des années 1840. Médiateur intellectuel entre Français et Allemands, Heine offre un regard distancié sur une époque riche en bouleversements, entre avènement du capitalisme et montée des nationalismes, tensions sociales et menaces de conflits européens. Quand la France de la monarchie de Juillet semble s?enliser dans le conservatisme et la bourgeoisie triomphante imposer ses valeurs, Heine, à rebours du matérialisme et de l?individualisme dominants, met l?accent sur l?effervescence républicaine et la question sociale. A l?instar de ses contemporains les plus lucides, tels Tocqueville ou Balzac, il refuse de croire l?ère des révolutions terminée, en France comme en Europe. Chantre de l?émancipation de l?humanité et des valeurs de 1789, Heine en appelle à l?insurrection autant qu?il la redoute. C?est ainsi que ses chroniques permettent de comprendre, par leurs contradictions mêmes, l?émergence du « Printemps des peuples » en 1848 ? mais aussi son échec. à bas les chefs ! : Écrits libertaires (1847-1863)livresAnnée : 2016Auteur : Joseph DéjacqueEditeur : LA FABRIQUE EDITIONS FABRIK EDISIONDescription : Joseph Déjacque à bas les chefs ! Ecrits libertaires (1847-1863) [Commander ce livre] [Télécharger un extrait] « Ce livre n'est point écrit avec de l'encre, c'est de l'acier tourné en in-8E et chargé de fulminate d'idées. C'est un projectile autoricide que je jette à mille exemplaires sur le pavé des civilisés. » Toute sa vie, balloté par la misère et l'exil, Déjacque n'a cessé d'écrire. Ouvrier colleur de son état, « poète des misérables », comme le surnomme son ami Gustave Lefrançais, « tapageur acharné », il s'arme de sa plume contre les réactionnaires de tout poil. En 1848 à Paris, il chante la gloire des insurgés de Juin, ce qui lui vaut la condamnation et l'exil. à Londres, puis Jersey, où il côtoie les proscrits, il s'attire les foudres des républicains dont il fustige le modérantisme et l'opportunisme. En 1858, à New York, il fonde son propre journal, Le Libertaire, dont il est à la fois le rédacteur, le gérant, le plieur, le porteur et l'actionnaire. On le retrouve enfin à La Nouvelle Orléans, « ville de commerce et d'esclavage, au moral aussi sale que ses rues », appelant à la vendetta contre les planteurs esclavagistes... Ennemi déclaré des Jésuites et de l'État, il hait l'autorité, d'ou qu'elle vienne. Aux rois, aux bourgeois, aux exploiteurs, lui, « infime prolétaire », lance cet avertissement : « Dent pour dent ! » Mais derrière la violence verbale, cet artificier des mots se révèle un sublime rêveur. La quête du bonheur, de l'harmonie, du socialisme l'anime, ce dont témoigne son texte le plus audacieux, L'Humanisphère. Sous-titré « utopie anarchique », il nous rappelle que pour Déjacque, l'utopie n'est pas un vain mot mais un acte : écrire, c'est combattre. Ce recueil rend hommage à l''uvre injustement méconnue, de Joseph Déjacque. Passé le choc de la première lecture, restent admiration et tendresse pour ce « volontaire de la Révolution » qui n'a jamais baissé pavillon. Thomas Bouchet est enseignant-chercheur en histoire du XIXe siècle à l'université de Bourgogne, il travaille en particulier sur les premiers socialismes. Derniers livres parus' : Les Fruits défendus. Socialismes et sensualité du xixe siècle à nos jours (2014)' ; Quand les socialistes inventaient l'avenir. Presse, théories et expériences 1825-1860 (en codirection, 2015). ConfessionlivresAnnée : 2013Auteur : Mihail AleksandroviÏc BakuninEditeur : LE PASSAGER CLANDESTIN PASAJ KLANDESTINDescription : Ce texte a mauvaise réputation. En 1851, du fond de son cachot de la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg, Bakounine y "confesse" au tsar Nicolas Ier sa participation active au mouvement révolutionnaire qui balaya l'Europe trois ans plus tôt, dans l'espoir qu'il adoucira ses condition de détention.
La "Confession", un des rares écrits autobiographiques de Bakounine, n'est pourtant pas l'entreprise de reniement qu'on a voulu y voir. Texte alerte et parfaitement maîtrisé, il s'agit d'un extraordinaire témoignage sur le "printemps des peuples" européens et, plus largement, sur la complexité du rapport des révolutionnaires avec le pouvoir qu'ils combattaient. Il fut aussi, pour son auteur, un retour sur soi décisif avant de reprendre la lutte. De l'esclavage modernelivresAnnée : 2009Auteur : Félicité de La MennaisEditeur : LE PASSAGER CLANDESTIN PASAJ KLANDESTINDescription : Prêtre condamné par le pape, royaliste pourfendeur de l'autoritarisme royal, nobliau gagné à la cause du peuple, Lamennais (1782-1854) est l'homme des ruptures. En 1839, dans "De l'esclavage moderne", il dénonce le sort fait au prolétariat sous la monarchie de Juillet.
Reléguant au second plan les thèmes religieux, Lamennais esquisse ici une critique de l'exploitation capitaliste menée avec la complicité d'un Etat méprisant les droits du peuple. Cet essai constitue, neuf ans avant février 1848, un véritable appel à la résistance populaire.