Putain d'usinelivresAnnée : 2007Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : PETIT A PETIT PETIDescription : Putain d'usinelivresAnnée : 2002Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : L INSOMNIAQUE INSOMNIAKDescription : Après la catastrophelivresAnnée : 2002Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : L INSOMNIAQUE INSOMNIAKDescription : Désertion : plan sociallivresAnnée : 2004Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : L INSOMNIAQUE INSOMNIAKDescription : Des nuits en bleuslivresAnnée : 2006Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : ED LIBERTAIRES LIBERTAIRDescription : Pour en finir avec l'usinelivresAnnée : 2016Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : LES EDITIONS LIBERTAIRES LE EDISION LIBERTAIRDescription : « J?ai fait mon temps à l?usine. Même pas parti dans un plan de restructuration, et pas eu le courage de démissionner. J?ai fait mes quarante-deux ans. On a tous cru que la boîte ne tiendrait pas des années et on annonce toujours sa fin prochaine. Et pourtant elle tourne?
Alors pour en finir avec elle, un état des lieux, des portraits de prolos, des luttes, des moments de déconne entre collègues pour tenir le coup. Pas de la nostalgie, juste des instantanés sur mes années d?usine. Je quitte l?usine et ne me retourne pas. Pas par peur d?être transformé en statue de sel, mais parce que c?est devenu mon passé et que j?ai tant d?autres choses à faire. » Léonard, maçon de la CreuselivresAnnée : 1976Auteur : Martin NadaudEditeur : F MASPERODescription : Voici l'histoire édifiante d'un enfant du Limousin qui naquit au lendemain de Waterloo, commença à travailler comme maçon à quatorze ans, sachant à peine lire et écrire, fut désigné comme candidat à la députation en 1848, au cours d'une assemblée générale de travailleurs à la Sorbonne, se consacra à la défense des institutions républicaines, fut proscrit par l'Empire, fut professeur dans une académie militaire britannique et termina sa vie entouré de respects et d'honneurs, député de la Creuse de la Troisième République. Auteur d'une parole historique, « quand le bâtiment va, tout va ! », il donna, consécration suprême, son nom à une station de métro à Paris. Les mémoires qu'il publia en 1889 sous le titre de Mémoires de Léonard, ancien garçon maçon (en hommage à son père, maçon comme lui, qui se prénommait Léonard), dans son canton natal de Bourganeuf, sont devenus à la fois rarissimes et classiques: un récit passionnant et exemplaire, un document irremplaçable sur la vie ouvrière au XIXe siècle et l'histoire du mouvement social - au même titre que les textes d'Agricol Perdiguier, « compagnon du devoir de liberté ». La révolution de 1848, les illusions du mouvement républicain, la répression après le coup d'État du 2 décembre, l'exil à Londres, le gouvernement de la Défense nationale en 1870, le socialisme sous la IIIe République: Martin Nadaud restitue l'histoire et le climat de tout un demi-siècle. Ce qui est peut-être plus précieux encore, c'est qu'il restitue toutes les traditions du compagnonnage et de l'artisanat, des échanges humains du prolétariat en formation, entre la province et Paris. Mais ce qui reste surtout irremplaçable, c'est le récit de la vie droite et digne du petit maçon au service du peuple, racontée à la veille de sa mort en 1898, sans fausse vanité pour ses enfants et ceux qui l'ont élu. Le Sublime ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut êtrelivresAnnée : 1980Auteur : Denis PoulotEditeur : F MASPERODescription : En 1869, un petit patron parisien se demande : pourquoi nos ouvriers ne nous obéissent-ils plus ? Et il rédige ses observations. Il nous entraîne dans un univers fascinant et méconnu : celui de la résistance quotidienne des ouvriers parisiens à l'exploitation et aux multiples formes de domination : vie à l'atelier, conflits de famille, conversations, distractions nous sont suggérés dans une accumulation de croquis, de profils de différents types d'ouvriers. C'est aussi un recueil de parler d'ouvrier unique en son genre, car les termes d'argot sont mis en situation et prennent une richesse de sens qu'on ne peut jamais trouver dans les recueils de vocabulaire pittoresque.
Avec le recul du temps, Le sublime est plein d'humour involontaire. Le patron voulait dénoncer une soi-disant immoralité des ouvriers parisiens. Mais son analyse est si fine, sa connaissance du milieu ouvrier si exceptionnelle, qu'il nous permet d'y lire tout autre chose que ce qu'il avait eu l'intention d'y mettre. Chaque fois que Poulot se plaint d'un manque de respect de l'autorité des patrons ou de l'Etat, nous est donnée la possibilité de reconstituer la dérision du pouvoir patronal et les ruses contre la puissance publique. Le « sublime », dans le langage ouvrier parisien, est l'équivalent du « réfractaire » de Vallès.
Dans l'étude préalable, « Vie quotidienne et résistance ouvrière à Paris en 1870 », Alain Cottereau montre comment, à partir des descriptions de Poulot, peut se déchiffrer le point de vue ouvrier. Nos pseudo-certitudes, héritées des enquêtes philanthropiques, ou de romans comme L'Assommoir de Zola, s'effondrent. A la place se trouve suggérée une tout autre façon de comprendre la vie ouvrière: face à leur exploitation, face au destin que leur désigne la société dominante, les milieux ouvriers réagissent et construisent constamment différents arts de vivre. » Mémoires et aventures d'un prolétaire à travers la révolution : l'Algérie, la République argentine et le ParaguaylivresAnnée : 1977Auteur : Norbert TruquinEditeur : F MASPERODescription : Prolétaire dès son enfant (originaire du Nord, sa famille est tombée de la moyenne bourgeoisie aux derniers rangs du prolétariat le plus démuni et le plus exploité), Norbert Truquin a vécu prolétaire et il est mort prolétaire. Il n'a appris réellement à écrire qu'à la fin de sa vie pour pouvoir rédiger ses mémoires. Ce livre n'est donc pas, comme la plupart de ce genre de récits (Martin Nadaud, Agricol Perdiguier), le témoignage exemplaire d'un homme qui a su s' "élever" dans le travail et l'adversité ; s'il est exemplaire, c'est justement parce qu'il témoigne d'une lutte toujours recommencée qui a mené, au coeur du XIXe siècle, un ouvrier parmi des millions d'autres à traverser toutes les formes d'exploitation de la révolution industrielle, toujours écrasé par elles.
Dès l'âge de sept ans, en 1840, Norbert Truquin se retrouve, crevant de faim, réduit à l'état de "sous-machine", comme l'écrit Paule Lejeune dans son introduction, au hasard de l'embauche des manufactures. Il vit, à quinze ans, la révolution de 1848 à Paris, la boucherie des fusillades de février, il connaît la prison. Tenté, comme beaucoup de crève-la-faim, par les mirages de la colonisation en Algérie, il donne de la condition du paysan pauvre traité "à coup de sabre et d'eau bénite", comme de l'oppression des "indigènes", un tableau que les historiens de la colonisation avaient toujours masqué.
De même, ouvrier de la soie à Lyon, pendant plus de dix ans, après avoir été terrassier, sa description vécue de la condition des canuts dans les années 1850 est un témoignage quasi unique de la vie du "bas peuple" de Lyon.
Après avoir participé à l'agitation ouvrière de 1870 et avoir connu de nouveau la prison, il est tenté, enfin, comme bien d'autres, par les essais de communautés socialistes en Amérique du Sud. Il connaît là aussi la misère et un esclavage féroce. Il fait sur la fin de sa vie une analyse profondément clairvoyante de ses désillusions.
Comme l'écrit Paule Lejeune, "cette plume, il la prend, parce qu'en revoyant mentalement toute son existence lors de ses nuits d'insomnie, il comprend que toutes ses tribulations de prolétaire d'un milieu à l'autre, d'une ville ou d'un continent à l'autre, ne doivent pas tomber dans l'oubli, mais que, narrées, narrées, elles peuvent servir la cause des travailleurs en devenant des éléments d'une histoire ouvrière pas encore écrite, mais nécessaire à entreprendre." Mémoires d'un militant ouvrier du Creusot : 1841-1905livresAnnée : 1976Auteur : Jean-Baptiste DumayEditeur : F MASPERODescription : Né au Creusot en 1841, Jean-Baptiste Dumay commence à militer à la fin du Second Empire, alors qu'il est ouvrier chez Schneider.
Devenu en 1870 le leader de l'opposition républicaine et révolutionnaire du Creusot, il est nommé maire de la ville à la chute de l'Empire, et y conduit à ce titre l'insurrection de la Commune.
Exilé politique en Suisse jusqu'en 1879, il essaie, dès son retour au Creusot, d'organiser le mouvement syndical et la lutte contre Schneider.
Forcé d'y renoncer, il poursuit l'action syndicale et politique à Paris où il est élu conseiller municipal puis député de Belleville (1889). A la Chambre, il participe à la Commission du Travail et à tous les débats sur la législation du travail. En même temps, il prend une part active à l'édification du mouvement socialiste français et à la propagation de ses idées.
Retiré de la vie politique en 1894, il devient régisseur de la Bourse du Travail de Paris et se trouve à ce titre, au contre des conflits du travail jusqu'en 1906.
Ses mémoires, d'un ton personnel et alerte, relatent à travers les problèmes du militant les innombrables difficultés personnelles que lui et sa famille ont eu à affronter, illustrant ainsi ce que fut la lutte ouvrière à la fin du XIXe siècle. Putain d'usine : suivi de Après la catastrophe et Plan sociallivresAnnée : 2005Auteur : Jean-Pierre LevarayEditeur : AGONE AGONDescription : « Tous les jours pareils. J?arrive au boulot et ça me tombe dessus, comme une vague de désespoir, comme un suicide, comme une petite mort, comme la brûlure de la balle sur la tempe. Un travail trop connu, une salle de contrôle écrasée sous les néons ? et des collègues que, certains jours, on n?a pas envie de retrouver. On fait avec, mais on ne s?habitue pas. On en arrive même à souhaiter que la boîte ferme. Oui, qu?elle délocalise, qu?elle restructure, qu?elle augmente sa productivité, qu?elle baisse ses coûts fixes. Arrêter, quoi. Qu?il n?y ait plus ce travail, qu?on soit libres. Libres, mais avec d?autres soucis. Personne ne parle de ce malaise qui touche les ouvriers qui ont dépassé la quarantaine et qui ne sont plus motivés par un travail trop longtemps subi. Qu?il a fallu garder parce qu?il y avait la crise, le chômage. Une garantie pour pouvoir continuer de consommer à défaut de vivre.
On a remplacé l?équipe d?après-midi, bienheureuse de quitter l?atelier. C?est notre tour, maintenant, pour huit heures. On est installés, dans le réfectoire, autour des tasses de café. Les cuillères tournent mollement, on a tous le même état d?esprit et aussi, déjà, la fatigue devant cette nuit qui va être longue. » La scierie : Récit anonymelivresAnnée : 2013Auteur : Pierre GripariEditeur : HEROS LIMITE ERO LIMITDescription : Le lendemain matin, je me lève à cinq heures trente, je pars à six heures quinze vers Huisseau. On est en septembre, le jour se lève à peine. Je vois des quantités de lapins dans le parc de Chambord. J'arrive à la scierie en avance. Tout est sombre sous le hangar. J'ai dans mes sacoches ma gamelle qui contient mon repas de midi. Le chauffeur bourre la chaudière et fait monter la pression. Je m'approche du four et je me chauffe. Il est sept heures moins dix. Tout le monde arrive tout à coup et se rassemble autour du four. Garnier arrive bouffi, il n'a pas fini de s'habiller, il sort du lit, il ne mange pas le matin. Après de brèves politesses, à sept heures moins cinq, il gueule :
- Allez, graissez !