Les transformations de l'homme : 1956

Lewis Mumford

L'homme moderne s'est déjà dépersonnalisé si profondément qu'il n'est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L'homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L'homme post-historique, disposant des immenses ressources de la …

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Description

Titre(s)
Les transformations de l'homme
1956
Auteur(s)
Lewis Mumford (Auteur)Bernard Pecheur (Traducteur)
Collation
1 vol. (245 p.) ; 22 cm
Année
2008
Sujet(s)
Société industrielleAnthropologie philosophiqueHomme : ÉvolutionHomme : Effets des innovations technologiques
Livres et Vidéos
*** Débats contemporains
Identifiant
2-910386-27-9
Langue(s)
français
Résumé
L'homme moderne s'est déjà dépersonnalisé si profondément qu'il n'est plus assez homme pour tenir tête à ses machines. L'homme primitif, faisant fond sur la puissance de la magie, avait confiance en sa capacité de diriger les forces naturelles et de les maîtriser. L'homme post-historique, disposant des immenses ressources de la science, a si peu confiance en lui qu'il est prêt à accepter son propre remplacement, sa propre extinction, plutôt que d'avoir à arrêter les machines ou même simplement à les faire tourner à moindre régime. En érigeant en absolus les connaissances scientifiques et les inventions techniques, il a transformé la puissance matérielle en impuissance humaine : il préfèrera commettre un suicide universel en accélérant le cours de l'investigation scientifique plutôt que de sauver l'espèce humaine en le ralentissant, ne serai-ce que temporairement. Jamais auparavant l'homme n'a été aussi affranchi des contraintes imposées par la nature, mais jamais non plus il n'a été davantage victime de sa propre incapacité à développer dans leur plénitude ses traits spécifiquement humains ; dans une certaine mesure, comme je l'ai déjà suggéré, il a perdu le secret de son humanisation. Le stade extrême du rationalisme posthistorique, nous pouvons le prédire avec certitude, poussera plus loin un paradoxe déjà visible : non seulement la vie elle-même échappe d'autant plus à la maîtrise de l'homme que les moyens de vivre deviennent automatiques, mais encore le produit ultime - l'homme lui-même - deviendra d'autant plus irrationnel que les méthodes de production se rationaliseront. En bref, le pouvoir et l'ordre, poussés à leur comble, se renversent en leur contraire : désorganisation, violence, aberration mentale, chaos subjectif.
Prix
20 EUR
Editeur(s)
Éditions de l'Encyclopédie des nuisances

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