Biographie
Introduction
Rosalind Laker, en réalité par son nom de jeune fille Barbara Geils ou après son mariage Barbara Øvstedal, née le à Bognor Regis (Angleterre) et morte le , est une femme de lettres britannique écrivant principalement des histoires romantiques sur fond historique. Rosalind Laker est le nom de plume, soit un amalgame de patronymes ancestraux choisis par cette auteure pour signer ses grands romans d'amour à toile de fond historique, soit dans une ultime version, le nom usuel de son arrière-grand-mère. Cette mère de famille habitant ordinairement la Norvège a aussi rédigé de nombreux articles ou plusieurs romances gothiques sous divers pseudonymes explicites du type Barbara Paul entre 1975 et 1978 ou Barbara Douglas.
Biographie
Barbara, née en 1921 est la fille de Jack Geils, volontaire britannique de l'armée canadienne, à l'origine tenancier de cinéma muet à Winnipeg, mais malade tuberculeux après son séjour dans les tranchées du nord de la France, et d'Ethel Jenkins, une infirmière auxiliaire, aide-soignante rattachée à son corps des volontaires. Le couple fruit d'une rencontre en temps de guerre en 1917 s'est marié à Bognor en 1919. Son père Jack, prévoyant un retour au Canada mais finalement demeuré à Bognor pour y tenir une salle de cinéma muet pour le compte du père de son épouse Ethel décède précocement à 32 ans en 1924. Quelques années après la disparition paternelle, la jeune fille Barbara se souvient des longues séances de cinéma muet, en particulier le film animé Sparrows avec Mary Pickford.
La jeune anglaise Barbara suit les cours du collège des filles de Chichester, puis étudie trois ans à l'école d'art ou Worthing Art School après un concours de circonstance, en se spécialisant dans l'histoire du costume et dans la confection ou "design" de l'habillement. Mais la grande dépression a frappé maints secteurs industriels du textile et les services de la décoration, et la jeune femme travaille dans divers secteurs de la confection avant d'être placée, en simple travailleuse de nuit, sur les lignes de production de munitions à partir de 1939. La jeune cinéphile médusée assiste au survol massif des avions de bombardements nazis préparant l'invasion de l'Angleterre, contemple les puissants incendies urbains les mois qui suivent et visitent les champs de destruction. Ce qui ne l'empêche de partir s'amuser avec la jeunesse, se divertir dans les cinémas parlant et danser en fin de semaine dans le quartier festif de Picadilly. En 1945, elle épouse en Angleterre un militaire norvégien du 331e escadron aérien installé sur la base de Pagham. Expatrié en 1941 en embarquant sur un simple bateau de pêche, Inge Øvstedal a rejoint les unités de la Royal Norwegian Air Force. Le couple vit en Norvège à l'ouest d'Oslo au voisinage de la base de Gardermøen les années d'après-guerre. Bien accueillie avec sa fille bébé par la famille de son époux Inge, et particulier sa belle-sœur Helga bien aimée, Barbara qui installe pourtant son modeste foyer dans un chalet avec Inge dans la vallée voisine d'Øvstedal, entre le massif du Skrikki et le Slakkafjellet, dans le district de Sogndal, retrouve à la moindre occasion le chemin de la ferme familiale du Vestland. Pendant dix années, Barbara femme au foyer se consacre à sa famille et aux paisibles loisirs champêtres ou montagnards, non sans abandonner le dessin, la peinture à l'huile, la réalisation de costumes et de décor, l'écriture épistolaire fruit de ses nombreuses correspondances amicales etc. Cuisinière confirmée, la ménagère souriante gagne le prix Margurite Patten décerné par la télévision norvégienne pour ses récipients originaux nommé Oslo chops.
Lorsque les deux enfants du couple commencent à grandir et à être autonomes, Barbara envoie par la poste un article au magazine anglais Country Life. Comme son texte concernant le service de transport du Sussex Silver Queen, intitulé “The village bus that nobody missed”, est publié facilement à sa grande surprise, la mère de famille s'improvise rédactrice d'innombrables articles, y compris sur des dispositifs techniques concernant la vie quotidienne, dans divers magazines britanniques pendant de longues années. Après le succès d'une nouvelle brève dans une revue féminine, elle s'essaie à la fiction romanesque et la propose au magazine Honey en 1970. Il s'agit d'un texte intitulé Sovereign's key sur la belle maison de son enfance du XVIIIe siècle à Bognor Regis, alors promise à la démolition et qu'elle finira par racheter. L'éditeur lui demande plusieurs autres "histoires d'amour" dans la foulée et la voici, auteure de trois romans publiés, et romancière invitée et fêtée à Londres au milieu des années 1970.
Barbara Øvstedal continue à écrire des petites nouvelles pour divers magazines pour jeunesse, voire des petits romans à issues heureuses ou réjouissantes, sous son nom marital beaucoup moins connu. "Red cherry summer", "Valley of the reindeer" et "Souvenir from Sweden" sont ainsi publiés par le magazine Petticoat. "To Dance with the Kings" paru en 1988 où s'expose l'histoire séculaire du château de Versailles et des arts de la cour royale française, "Gilded Splendour" ou "Splendeur dorée" en 1989 qui met en valeur le maître ébéniste Thomas Chippendale d'humble origine, "The Golden Tulip" en 1991, qui dévoile sa fascination pour la peinture de Vermeer, voire "The Venetian Mask" en hommage aux filles du pretre rosso Vivaldi, "The Sugar Pavilion" en 1993 mettant en exergue le pavillon royal de Brighton, marquent une reconnaissance internationale croissante et irréversible de l'écrivain Rosalind Laker. Ce succès irrésistible lui permet de traverser l'Atlantique avec son mari Inge et de promouvoir ses livres, en participant à des émissions radiophoniques et télévisées, en particulier l'émission TV grand public poursuivant la tradition du show de Ed. Sullivan. Ses agents l'invitent à des conférences littéraires, en Alabama, à Washington et en Floride. En 1996, elle écrit The Fragile Hour quand son mari Inge tombe malade. Dévouée aux soins infirmiers quotidiens, elle n'obtient son rétablissement qu'après des années de dévouement personnel, ce qui entraine une évidente lacune dans sa production littéraire, au grand désarroi de ses lecteurs et lectrices exigeants qui lui réclament inlassablement de nouvelles romances. Encouragée par les Presses de la Cité et son mari désormais guéri, elle se remet à l'écriture avec un ordinateur flambant neuf, ce qui donne l'opus "New world, new love".
Fière de compter des ancêtres huguenots venus de France parmi ses ancêtres émigrés en Angleterre, Barbara valorise souvent des héroïnes, filles de réfugiés français, ainsi que la belle langue française du siècle des Lumières. Son roman "To dream of snow", paru en 2004 sur le thème de l'impératrice Catherine la Grande, connaît après bonne traduction un grand succès en Russie, nettement plus ouverte à l'Occident que dix ans plus tard. Un grand nombre de ses romans ou fictions, signés "Rosalind Laker", a été traduit dans plus d'une vingtaine de langues. Les éditions audiophones, puis à lecture sur support électronique type e-book sont également précoces et nombreuses. Son mari Inge décède en 2010. Se sentant abandonnée par son vieux confident, Barbara ne lui survit que deux ans. Elle décède à l'hôpital après une chute domestique.
Deux ans après sa disparition, un "prix Rosalind Laker" pour honorer l'écriture créative est inauguré à l'Université de Reading, qui a reçu les archives littéraires de Barbara Ovstedal grâce à la médiation de sa fille Susan, de son fils Paul, aidés de son fidèle agent littéraire Juliet Burton. Les premiers jeunes récipiendaires sont Sarah Lienard en 2014, Unah Cader en 2015, Luke Blaxland-Kay en 2016, Jessica Ellis en 2017.
S'imposant en femme de lettres prolifique, cumulant une quarantaine de romans historiques à intrigues romantiques publiés et une pléthore d'articles et de petits ouvrages pour enfants, Barbara Øvstedal née Geils, consciente des difficultés de la carrière des lettres, n'a pas hésité à héberger de nombreuses jeunes auteurs dans sa maison retrouvée de la station balnéaire de Bognor Regis, tout en partageant son expérience d'auteur à succès. Ainsi l'écrivain Christine Trent, parmi d'autres pensionnaires ou invités, est restée son amie etc.
Barbara a aussi légué au cours des années 1990 à l'Imperial War Museum patrons et costumes militaires, dont cinq réalisés par le couturier, futur tailleur de la reine, Norman Hartnell, qui figurent à sa grande fierté dans une exposition muséographique sur les uniformes de guerre en 1997.
Mis à part trois romans spécifiquement norvégiens, elle a écrit un guide de voyage aux éditions Batsford pour faire connaître son pays d'adoption, la Norvège.
Bibliographie
- Les Neiges de Norvège, Presses de la Cité, 1987 ((en) This Shining land, 1985), Romance, trad. Marie-Claire Pettitt, 301 p. (ISBN 2-7242-3966-0)
- Dès le premier regard, Éditions Mondiales, 1975 (), Romance, 220 p.
- Les Tisseurs d'or, Presses de la cité, 1988 ((en) Tree of gold, 1986)
- Sur le plus beau des navires, Éditions Mondiales ((en) Sail a jewelled ship, 1971)
- La Dame du manoir, Éditions Mondiales ((en) The shripney lady, 1972), 221 p.
- Mademoiselle Louise, J'ai Lu, 1982 ((en) Banners of silk, 1981)
- Splendeur dorée, J'ai Lu, 1989 ((en) Gilded splendour, 1982), 344 p.
- Le Sentier d'émeraudes, J'ai Lu, 1988 ((en) Jewelled path, 1983), 436 p.
- Reflets d'amour, J'ai Lu, 1987 ((en) What the heart keeps, 1984), 409 p.
- Le Sceau d'Argent, J'ai Lu, 1989 ((en) The silver touch, 1987)
- Aux Marches du Palais, Pocket, 1990 ((en) To dance with the kings, 1988), 682 p.
- Le Cercle de perles, Sélection du Reader's Digest, 1991 ((en) Circle of pearls, 1990)
- La Tulipe d'Or, Pocket, 1993 ((en) The Golden tulip, 1991), 439 p.
- Le Masque de Venise, Pocket, 1994 ((en) The Venetian mask, 1992), 569 p.
- Le Pavillon de sucre, Pocket, 1995 ((en) The sugar pavilion, 1993), 515 p.
- Belle Époque, Pocket, 1996 ((en) The fortuny gown, 1995), 411 p.
- Rêve de neige, Presses de la Cité, 2005 ((en) To dream of snow, 2004), 396 p.
- La Belle Chapelière, Presses de la Cité, 2002 ((en) New world, new love)
La saga Warwick
- La Femme de Brighton, Éditions Belfond, 1985 ((en) Warwyck's wife, 1979), 273 p.
- Claudine's Daughter (1979)
- Warwyck's Choice (1980 in the US), also as The Warwycks of Easthampton (1980 in the UK)
Romans non traduits
- Sovereign’s Key (1970)
- Far Seeks the Heart (1970)
- Fair Wind of Love (1974) (publié sous le pseudonyme Barbara Douglas par l'éditeur Doubleday U.S.A, 1980)
- The Smuggler's Bride (1975)
- Ride the Blue Ribband (1976)
- The Fragile Hour (1996)
- Brilliance (2007)
- Garlands of Gold (2008) sur l'artisanat cosmétique à l'époque baroque.
- The House by the Fjord (2011) qui décrit la Norvège sinistrée des rivages, par les yeux d'une jeune femme découvrant le pays natal de son mari en 1946.
Notes et références
Liens externes
- Une biographie de l'écrivaine par sa fille, décembre 2012
- Portail de la littérature britannique
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Source: Wikipedia